Je suis avec mes hommes au premier étage d’une salle d’arcade de Nakano Broadway. On rend visite à un mec qui me doit du fric. L’affaire sera vite réglée et au final je me dis que je n’aurais pas dû faire le déplacement. Accoudé à la fenêtre, je regarde la pluie tomber. Ça pue un peu et ça fout une sale ambiance dans le quartier. D’ailleurs mon attention est très vite attirée par du grabuge un peu plus haut dans la rue.
« Bougez pas, je reviens. »
Ils n’ont pas besoin de moi. Du coup autant me dégourdir les jambes et aller voir ce qui se passe. Il ne s’est écoulé que quelques minutes entre le moment où j’ai quitté la fenêtre et celui où je me suis retrouvé dans la rue et pourtant la situation a dégénérer en un rien. Mais putain c’est quoi ce bordel ? En plus j’n’en suis même pas responsable ! Ils ont quoi ces p’tits cons plein d’hormones en furies ?

Un gamin passe en courant à côté de moi, je lui attrape le poignet et lui demande :
« Hé ho ! C’est quoi ce bordel ? »
J’aimerais autant savoir sur qui frapper avant de commencer à me jeter dans la mêlée.

J'étais seulement censé jouer avec Mi-chan à la salle d'arcade de la Nakano Broadway. Je voulais aussi ramener un petit peu de trucs de mangas, des figurines et tout...mais finalement, je crois que j'aurais dû rester à la maison. C'est dangereux d'aller à Nakano, je savais pas trop...et maintenant, je regrette. Le bruit, les cris, l'odeur de soufre étrange qui plane me fait stresser un peu.

"Reste avec moi Mi-chan, s'il te plaît. Je veux pas te perdre dans la foule!"

Apparemment, c'est un gang qui essaye de foutre le bordel. Enfin je crois. Ils ressemblent à des adolescents un peu turbulents, et se déplacent en bande en cassant tout sur leur passage. C'est pas gentil! La main dans celle de Mi-chan, je me mets à courir dans la direction opposée en zigzaguant au milieu des gens. Mais ça...c'était sans compter ce monsieur qui m'agrippe.

"Je suis désolé monsieur, je sais pas! Je crois que c'est le lycée de Nakano...vous voulez leur casser la gueule?"

S'il tente quoi que ce soit, autant ne pas être dans la mêlée...moi aussi j'ai envie de me battre, mais je dois d'abord protéger Mi-chan!

Nagato et moi devions passer une bonne après midi ensemble à Nakano pour jouer à la salle d'arcade. Yoshimaru lui a donné un peu d'argent je crois et nous avions prévu d'aller jouer après avoir terminé nos ramen dans la petite galerie commerciale à côté de la station de métro. Je voulais sortir pour faire plaisir à Na-chan, mais aussi pour me changer un peu les idées.

Seulement, nous avons eu une mauvaise idée : C'est le bordel. Tout a dégénéré en quelques minutes, et je serre la main de Nagato dans la mienne. ça me rapelle de mauvais souvenirs, quelque chose de très lointain et d'un peu vague. Quand je donnais la main à la femme que je suppose être ma mère, alors que la garde de Shinjuku s’effondrait. Cette fois-ci, je ne lâcherai pas la main que je tiens fermement. Nagato s'arrête en pleine course, interpellé par quelqu'un qu'il appel Monsieur. Mais tout comme moi qui pourtant ressemble à une Madame, je suis certain que ce n'est pas un Monsieur.

« Nagato... S'il te plaît. On s'en va d'ici, ils vont nous casser la gueule... Tu peux pas tous les gérer... »

Je m'incline un peu trop poliment face à la dame en face de nous :

« Pardon Madame, venez avec nous si vous voulez... »

Et voilà que je tombe tête la première contre la poitrine de celle-ci ! AH ! Je crois qu'on viens de me bousculer.

C'est la merde. C'est toujours la merde. Pourquoi est-ce que j'ai accepté de revenir dans ce putain de quartier pourri? Seul, en plus?! Enfin je ne suis techniquement pas seul, j'ai mes potes...mais je n'ai pas Asami. Et là, mes potes, je les ai légèrement laissés tomber pour m'enfuir en courant comme je pouvais, échapper à ce bordel que foutent le gang en question dans la galerie. Tout le monde semble paniqué. Les gens se marchent dessus, se bousculent, me poussent au point où je ne sais plus du tout où je suis. Je commence moi aussi à paniquer. J'ai les larmes aux yeux, et je me sens vraiment pas à ma place ici. Je finis par tomber sur une demoiselle, qui elle aussi tombe sur quelqu'un d'autre...je crois que j'ai fait une connerie.

"Je...je suis désolé! Je...excusez-moi...me faites pas de mal, s'il vous plaît!"

Je recule, de peur de me prendre une baffe, et me cogne de nouveau contre quelqu'un. J'en tombe même à la renverse! Il n'y a pas pire dans un mouvement de foule que d'être assis par terre. Nous devons nous redresser, vite...avant de mourir écrasés par tout le monde!

Aujourd'hui j'avais un rendez-vous avec un client qui m'a emmené dans les rue de Nakano. Je dois dire que ce n'est pas vraiment mon coin préféré mais ce n'est pas selon mes volontés. Tout semblait calme. Enfin bien plus calme que ce qui s’apprêtait à survenir.

Un vent de panique prend petit à petit les rues de Nakano et, avec mon clients, on ne sait pas trop d'où cela peut venir.

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, une foule paniquée dévale la rue. Je me trouvais sur le côté mais pourtant beaucoup de personne courent vers moi et certaines me bousculent. Je tombe au sol et malheureusement pour moi, mon client me laisse et s'enfuit sans moi. J'arrive à peine à me relever. C'est vrai quoi: je suis sur des chaussures très peu confortables, complètement inadaptées pour courir et le reste de mes habits restreint aussi mes mouvements. Je suis obligé de me mettre sur le côté ++ pour pouvoir desserrer mon lourd kimono et me permettre de faire de plus grand pas. Quelque chose dans l'air me pique un peu les yeux et restreint ma vue. Décidément, c'est une mauvaise journée et je risque d'y passer si personne ne me vient en aide.

J’ai pas tout compris et dans le fond, je m’en fiche un peu. J’avais prévu de botter quelques culs mais c’était avant de remarquer la présence de mon petit protégé. Mais merde ! Kiyo-kun qui sort pourtant rarement de Taito a bien choisi son jour ! Je m’avance vers lui et lui prends la main en souriant.
« Reste avec moi. Je vais te sortir de là. »
Après tout, n’ai-je pas promis de prendre soin de lui jusqu’à ce qu’il se trouve un vrai protecteur ?
Je me tourne ensuite vers les trois autres gamins qui sont avec nous.
« Restez avec moi si vous tenez à la vie. »
Je ne les oblige à rien. Seulement la merde et les bagarres générales, ça me connait. Je suis armée et en plus je sais me battre.
« Y’a une station de métro pas très loin. Mieux vaut aller s’y réfugier. »
On sera au moins à l’abri de la pluie et peut-être même de la foule mais encore faut-il pouvoir y arriver…

Les gens sont un peu bizarres ici. Tous ceux qui sont rassemblés autour de nous. Je serre fermement la main de Mi-chan, pour ne pas le voir partir avec la foule. Nous devons bouger, nous aussi...mais c'est plus sécurisé de se déplacer en groupe. Au moins, on ne risque pas de se perdre dans la foule, Mi-chan et moi!

"Tout le monde a l'air de se diriger vers là-bas. Non? Les vilains vont aussi y aller, si ce n'est déjà fait..."

Je suis sérieux, d'un seul coup. Pas le temps de plaisanter, la vie de Mi-chan est en jeu et je dois tout faire pour le protéger. Je regarde les gens un à un, de cette madame-monsieur au blondinet qu'elle semble connaître, jusqu'au type qui a poussé mon Mi-chan sans le faire exprès. Il faut qu'on reste soudés, si on ne veut pas qu'il se passe quelque chose de grave.

"Je suis armé, mais on peut pas tirer sur la foule au risque de blesser des innocents. Alors il faut juste fuir. On les cache, et on revient. Ca vous va, madame-monsieur?"

Mi-chan, comme les deux types à l'air effrayé, n'ont rien à faire dans cette histoire. C'est à nous de les protéger.

L'homme qui m'a bousculé sans faire attention s'est excusé. Je m'incline juste poliment puis relève les yeux vers Nagato quand il annonce qu'il... Qu'il est armé. Merde, il a une arme ? Et je ne l'ai jamais remarqué ! Je serre un peu plus son bras entre mes doigts et sent les larmes me monter aux yeux. Je déteste cette situation, se retrouver enfermé ici... Au milieu de la foule, ça me rend anxieux. Beaucoup trop. Et ce n'est décidément pas le moment de faire une crise de panique !

Je reste donc silencieux, accroché à Nagato comme si ma vie en dépendait. Et c'est un peu le cas. Je crois que le brun a peur aussi, alors je tend une main vers la sienne en le regardant, les yeux plein de larmes. Je crois que j'ai trouvé quelqu'un d'aussi flippé que moi. Et ça me rassure un peu de ne pas être le seul à être super naze !

« Je m'appelle Kagami. Lui c'est Nagato c'est mon petit ami. Il va nous protéger, t'en fais pas. Je lui fais confiance. »

Je...je crois que je suis en train de faire un mental breakdown. Les larmes coulent toutes seules sur mes joues, je renifle pitoyablement en tremblant comme une feuille. J'ai chaud, et j'ai du mal à respirer avec cette odeur insoutenable. Mais merde, c'est quoi ce bordel?! Pourquoi est-ce que ça m'arrive à moi, hein?!

"Akane...je...j'aimerais bien que mon copain soit là aussi..."

Le type à l'allure féminine a l'air aussi flippé que moi, et au fond ça me rassure. Je ne suis pas seul à être un boulet trouillard! Je lui fais bien plus confiance qu'aux autres, qui m'ont l'air un peu louche. Ce gamin qui tient un flingue, cette meuf à l'air trop masculin, ce blondinet qui a l'air de la connaître...dans quoi je me suis embarqué, moi? Je serre fort la main du dénommé Kagami, histoire de me rassurer. Tout va bien se passer...c'est un mauvais moment à subir, mais ce soir je serai bien au chaud à la maison avec Asami pour me câliner.

"Du coup, on...on doit aller par où? Je suis paumé...il y a trop de gens...et les types vont nous casser la gueule!"

Je sanglote à demi en tentant de contrôler un minimum ma voix. Merde, je me ridiculise totalement auprès d'inconnus, là! Et mes yeux piquent tellement, ah...j'ai des lentilles en plus, ça facilite pas la tâche!