Que sa famille me tombe dessus ou pas, c'était le cadet de mes soucis en ce moment. La seule chose qui pouvait m'effrayer était la possibilité que plus d'Hommes ne meurent. Si la porte cédait, je ne donnais pas cher à toutes ces personnes qui avaient peint un moment de vie entre ces murs. Il n'y avait pas que des Yakuza ou gardiens de la banque, il y avait aussi des innocents qui n'avaient rien demandé. Déçue de voir un homme devenir lâche par la peur que lui instaurait un nom de famille, je le regardais s'allumer une cigarette, scandalisée. Qui était-il, pour juger sa vie plus importante que celle d'une centaine de personnes?

Résolue, je m'apprêtais à me diriger moi-même en contre-bas pour essayer d'arrêter tout ce raffut lorsqu'il m'attrapa le poignet pour m'emmener plus haut. En d'autres circonstances j'aurais très certainement rougis de gêne, n'ayant jamais eu de succès auprès des hommes, je n'ai donc que très peu d'expérience avec ces derniers. Néanmoins, j'essayais de résister à sa prise, coulant un regard plaintif vers lui après avoir aperçu un peu mieux ce qu'il se tramait en dehors.

- Si on ne fait rien, tous ces gens vont mourir, tu le sais!

Ces mots résonnèrent en moi comme pure hypocrisie. Combien d'Hommes avais-je tués jusqu'à présent pour le bien de ma famille? De combien de vie avais-je été la dernière ombre? Alors que je le suivais, j'essayais toujours de me défaire de sa poigne par moment, réalisant déjà que je ne pouvais rien faire lorsqu'une pluie de balle rafla d'un souffle les âmes en contrebas.