Son regard dévia un coup sur le côté pour remarquer celui, posé, sur sa personne. Aina ne put empêcher un sourire amusé d'orner ses lèvres.

- Oy. Qui a dit que c'était gratuit?

L'étudiant se retourna pour faire face au blondinet, le laissant l'observer cette fois-ci de face alors qu'il entreprenait, doucement, de retirer son t-shirt trempé, parsemant sa peau ici et là de gouttes d'eau qui ne tardèrent pas à dévaler sa peau frissonnante.

- Que tu te ballades à moitié à poils chez moi me fait ni chaud ni froid. Tu risques juste de vraiment te faire chier. J'ai qu'une seule activité d’intéressante disponible mais... tu m'as dit que délirer sur ça allait forcément me causer des tords, fit-il, se moquant ouvertement de lui.

Sourire toujours aux lèvres, Aina essuya les lignes humides tracées sur son torse et ses épaules à l'aide de sa serviette et se glissa sous son t-shirt sec. Ahh. Ça faisait un bien fou de ne plus se sentir comprimé comme un saucisson au congélateur. Quoique. Son regard se baissa sur son jogging sous lequel il pouvait toujours sentir son boxer mouillé lui coller à la peau. Mouais. Flemme de se rechanger entièrement.

Aina s'avança, reportant son attention sur son invité non désiré et passa son index entre la peau douce de son ventre et l’élastique de son sous-vêtement. Élastique qu'il relâcha, claquant légèrement en rencontrant à nouveau son corps.

- Va te laver. A rester comme ça tu vas t'attraper une pneumonie.

L'étudiant quitta la pièce après avoir balancé sa serviette sur son banc.

Une mère hein...La sienne l'avait-elle au moins bercé une seule fois dans sa vie? Prostituée, elle n'avait jamais eu le temps de s'occuper de lui de toute manière, et encore moins de sa petite sœur. Mais comment pouvait-il lui en vouloir? Aina n'éprouvait rien envers sa mère. Juste un vide profond et dénué de sensibilité. Elle avait été là, au début de sa vie. Elle avait ce blase de "mère" juste en le mettant au monde. Enfant, il s'était certes demandé si elle l'avait un jour aimé, mais en grandissant cette question n'avait plus aucun sens pour lui. La réponse ne changerait rien à sa vie. Ce n'était pas quelque chose de réelle qu'il pouvait utiliser dans ses propres intérêts. Et le jour où il avait bataillé pour les faire partir de Tokyo elle et sa sœur, elle n'avait pas vraiment émis d'opposition. C'était la plus jeune qui lui avait donné le plus de fil à retordre.

Le sexe qu'il pouvait sentir contre sa main au travers la serviette le ramena au moment présent et il ne put s'empêcher d'arquer un sourcil et de sourire, curieux de savoir ce qu'il lui voulait à travers ce geste. Mais au final, ce n'était que pour pallier à sa blague. Tiens. Et c'était lui qui avait un problème d'infériorité hein?

Le contact sur ses hanches le fit frissonner à travers son t-shirt et Aina se retint de l'envoyer bouler, son poing dans la figure. Sans le vouloir, il se tendit un instant, légèrement surpris que le blondinet ait finalement eu l'audace de le toucher. Les mains se posaient rarement sur ses hanches pour un premier contact plus explicite et l'étudiant avait toujours eu du mal à se laisser toucher. Du moins au début, tant que lui ne l'avait pas fait.

Aina garda une énième fois un soupir d'exaspération en lui, légèrement ennuyé quant au fait que le jeune homme continuait sur sa lancé du "t'as un problème d'infériorité, t'es complexé, j'essaye de lire en toi". Courage bonhomme.

- Tant que j'suis une brebis avec des dents pour mordre, ça ne me pose aucun problème.

Il n'avait jamais eu de soucis à ce qu'on le considère comme faible, inoffensif. Qui était-il après tout? Il n'avait pas de famille, pas d'argent, et pas de clan. Il arrivait très bien à se glisser dans cette peau de citoyen lambda.

Contre son torse, Aina pouvait désormais sentir celui de son vis-à-vis collé au sien se soulever par intermittence. Ses lèvres et son souffle s'amusèrent à parcourir son épaule, son cou, son oreille, laissant une fine traînée humide le long de sa carotide tandis que ses doigts malaxaient sans retenue le sexe qu'il pouvait sentir se durcir un peu plus sous la serviette.

- Mon cache-œil, un événement de mon passé et mes complexes? C'est moi où ma bouille t’intéresse plus que ce que l'on pourrait croire?

Sa seconde main vint caresser la cambrure de son dos avant de descendre effleurer lascivement le bas de ses hanches, au dessus de la limite que la serviette imposait. Foutue serviette qu'il laissa néanmoins nouée à la taille du jeune homme, préférant s'amuser avec le tissu qu'il devinait déjà bien trop encombrant.

Ses dents mordirent doucement le lobe d'oreille à portée qu'il suçota après coup alors que sa main passait sous la serviette, se saisissant de la verge gonflée à laquelle il adressa quelques lascifs va et vient, jouant un moment avec le prépuce brûlant.

L'étudiant colla un peu plus son corps contre le sien, passant une jambe entre les siennes et son autre main passa également sous la serviette qui ne tenait bientôt plus, pour caresser les fesses rebondies du jeune homme, passant parfois son index entre elles. Il le sentit se tendre contre lui et Aina déposa un baiser contre sa tempe.

- Ça fait un moment que tu l'as fait?

Vu la précédente réaction, l'idée que le blondinet soit encore puceau de ce côté là lui traversa l'esprit.

Au lieu d'une réponse, Aina se sentit repoussé vers sa commode, son dos tapant doucement contre le tiroir qui se referma lentement au contact et ses lèvres ne purent s'empêcher de sourire à l'idée que soit il était puceau, soit ils étaient tous les deux tombés sur un os. C'était pas la première fois que ce genre de situation lui arrivait, et au lieu de baliser, il en était juste amusé.

La main contre sa fesse sous le tissu de son pantalon le conforta dans l'idée que, nan, profiter d'une bonne nuit à baiser n'allait pas être possible avec lui. C'était pas rare qu'un mec pense qu'il soit gay, ou bi, ou il ne savait quoi d'autre et donc qu'il ne verrait pas de problème à ce qu'on se tape sa rondelle, mais.... nan. Rien que l'idée de tendre son cul pour qu'on le prenne suffisait amplement à le faire redescendre.

- J'te rappelle que, lorsque tu as posé ta main sur mon entre-jambe tout à l'heure, tu as aussi compris que j'étais un mec.

Ah, ces moments où on se rendait compte qu'on était tombé sur un autre top. Ah moins que...

Aina traça diverses arabesques abstraites autour de son nombril avant de remonter le long de son torse pour se glisser dans son cou, jouant distraitement avec la chaînette qui y logeait. Son index l'agrippa et il tira légèrement dessus pour le faire s'avancer à lui, son souffle se répercutant contre le sien.

- T'es puceau à ce niveau là, c'est ça?

Ah bah, vu la réaction, il avait tapé dans le mile.

Au lieu d'un sourire moqueur, ce fut plutôt un sourire un tantinet attendrit qui étira ses lèvres. Il ne forcerait jamais quelqu'un à coucher avec lui, encore moins à offrir sa première fois, que ce soit un mec ou une nana. Il y en avait qui voyait ça comme important, et il respectait ça dans un sens. C'était peut-être mieux de désirer garder ça pour une personne de valeur plutôt qu'auprès d'un coup d'un soir. Coup d'un soir qui en avait depuis bien longtemps plus rien à faire de son corps. Au détail près qu'offrir ses fesses était totalement impossible. Il couchait pour le plaisir, celui de l'autre et du sien. Et il n'en voyait aucun pour lui à écarter les cuisses.

D'un geste sec, il tira sur la serviette qui ne demandait qu'à être jartée de là, libérant la verge éveillée du jeune homme dont ses doigts s'emparèrent à nouveau, le branlant sur un rythme plus soutenu que précédemment.

- T'inquiètes, souffla-t-il alors qu'il posait une main sur ses fesses pour presser leur bassin l'un contre l'autre.

Ses lèvres vinrent parcourir doucement le creux de son cou, suçotant par à coup la peau fine et étonnement douce même ici, n'osant vraiment y mettre d'ardeur, ne sachant pas jusqu'à où le blondinet était déjà allé. Ne sachant pas du tout ses habitudes avec un mec d'ailleurs. Gay? Hétéro? Bi? Boarf, ça n'avait aucune valeur à ses yeux, il voulait juste pas le faire fuir en se faisant un peu trop entreprenant.

Son pouce étala la première goutte de plaisir contre son gland et l'étudiant se permit de mordiller sa lèvre inférieur, au côté opposé de sa blessure.

- J'fais pas dans le registre "j'donne ma rondelle" mais j'peux au moins t'arranger ça, fit-il avec un clin d’œil.